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De l'individu.e au collectif : les théories critiques franco-allemandes en dialogue

Publié le 30 janvier 2019 Mis à jour le 13 février 2019

Colloque organisé par Pauline Julien et Aurélia Peyrical

Date(s)

le 18 février 2019

09h30 - 17h30
Lieu(x)

Bâtiment Pierre Grappin (B)

Salle Paul Ricoeur (B016)

Ce colloque sera consacré à la question de l’articulation de l’individu et du collectif dans la philosophie française contemporaine et dans la théorie critique de l’école de Francfort. On cherchera à construire les conditions de possibilité d’un dialogue entre ces deux traditions, sans chercher à masquer la diversité de leurs représentants, qu’il s’agisse de la diversité théorique de la philosophie politique française, ou de celles des trois générations de l’école de Francfort. Pour ce faire, on interrogera la traductibilité de leurs appareils conceptuels et des problèmes qu’ils formulent, sans écarter la possibilité de divergences radicales.
La question de l’articulation entre l’individu et le collectif recoupe ainsi la question des conditions de la subjectivation et de la reconnaissance, entre une logique d’assujettissement (ou domination) et une logique d’émancipation. On posera des questions tant ontologiques qu’épistémologiques, pour appréhender et comprendre les phénomènes de résistance et de révoltes, à travers lesquels se tracent des voies d’émancipation.
Comment cette dialectique entre le sujet socialisé et sa capacité éventuelle de se déprendre de cette socialisation imposée se formule-t-elle dans la théorie critique et la philosophie française contemporaine ? Ces formulations peuvent-elles entrer en dialogue les unes avec les autres ou comportent-elles des aspects irréconciliables ?
La première génération de l’École de Francfort apparaît de prime abord très sceptique : l’idéologie qui masque les logiques de domination affaiblit considérablement la résistance et l’opposition des sujets. Dans quelle mesure, néanmoins, la dialectique à travers laquelle Adorno et Horkheimer appréhendent les phénomènes sociaux permet- elle d’apercevoir des modalités alternatives de subjectivation et de socialisation qui les rapprochent de philosophes dont le point de départ est moins pessimiste ? Foucault par exemple considère que la compréhension des relations de pouvoirs multiples qui traversent le tissu social ouvre un accès au potentiel émancipateur logé dans l’émergence de nouveaux sujets politiques. Rancière congédie la notion d’idéologie pour prendre au sérieux les paroles conflictuelles à travers lesquelles s’ouvrent des brèches dans les partages qui constituent l’ordre social.
L’écart entre les traditions se retrouve également avec les philosophes des deux et troisième générations de l’école de Francfort. Habermas pense la reconstruction de la communauté à travers un processus de rationalisation des mondes vécus, Honneth reconceptualise la reconnaissance. Rancière invite à renoncer au projet d’une réconciliation de la communauté avec elle-même, tandis que Lyotard conceptualise le différend qui en signe l’impossibilité. Peut-on construire des chemins de traverse entre ces positions que tout semble opposer en considérant, par exemple, que la transformation des individus passe par l’invention de nouvelles manières d’être ensemble ?


Programme


9h : Accueil des participant.e.s.

9h15-9h30 : Mot d’accueil


9h30 – 10h30 : Table ronde : L’universel et le singulier, lectures franco-allemandes
  • Judith Revel (Pr. Université Paris-Nanterre) : « Passer les universaux à la grille des pratiques »
  • Jean-Baptiste Vuillerod (ATER, Université Paris-Nanterre) : « La pensée du sujet chez Adorno et Foucault : réflexions sur les rapports entre l’individu et le collectif »

10h10 : Discussion


10h30-10h45 : Pause


10h45-12h30 :
  • Martin Saar (Pr. Dr., Université Goethe-Francfort) : « Social Philosophy in/as Critical Theory. »
  • 11h20 : Discussion
  • Claire Pagès (MCF, Université de Tours) : « Adorno, Lyotard et la résistance du Particulier »
  • 12h10 : Discussion


12h30– 14h : Déjeuner


14h-15h Table ronde : la conflictualité sociale, croisements franco-allemand
  • Emmanuel Renault (Pr. Université Paris-Nanterre) : « Peut-on distinguer approches françaises et allemandes de la reconnaissance ? »
  • Lea Gekle (EHESS) : « Le conflit social chez Adorno et Foucault »

14h40 : Discussion


15h – 15h20 : PAUSE


15h20-17h15 :
  • Katia Genel (MCF, Université Paris-I-Panthéon-Sorbonne) : « Maladies individuelles et maladies sociales dans la Théorie critique »
  • 16h : Discussion
  • Gabriel Rockhill (Pr. Associé, Université Villanova, Philadelphie) : « Les mythes des penseurs 68 »
  • 17h : Discussion

17h20 – 17h30 : Conclusion de la journée

Mis à jour le 13 février 2019